Guy Robert du Costal
Louange à Isadora Duncan
L'Hellade détenait au dédain de ses marbres
La beauté de la ligne et le contour des corps...
A l'heure où le bosquet de Minerve s'endort
Tu surpris Aglaë qui fuyait sous les arbres.
La foule regardait Sémélé sans la voir
Où se lassait de plaindre un Hyménée en larmes...
Il t'échut de venir pour dérober le charme
Avec lequel Vénus sollicite un miroir.
Les roseaux d'autrefois sur les bords du Céphise
Vainement rappelaient le mystère confié
Par les dieux de l'Olympe au peuple préféré...
O Forme que vénère un souvenir de Brise!
L'attitude était morte et la grâce dormait
Figée aux plis soyeux des fragiles argiles...
O Flore infortunée, et Vous jambes agiles
De Diane ou d'Iris, nul ne vous contemplait!
Tu connus le secret que savait Terpsychore;
Dévoilant du Passé les courbes et les jeux
Tu ravis un matin vers les ombrages bleus
La façon de côté dont rit la canéphore.
Et maintenant déchue Athène admirera
Le très pur Mouvement que la sage Déesse
A jamais étendit aux mythes d'une Grèce,
Dans le Geste infini qu'anime Isadora.